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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 19:32

 

 

Mes sources = http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=446200

vous pourrez y lire un excellent article de Bernard Perrin

 

 

L’IIRSA, Initiative d’intégration de l’infrastructure régionale d’Amérique du sud, est un vaste programme de construction de nouvelles routes, de ponts, de voies fluviales et de liaisons énergétiques et de communication spécialement dans les zones tropicales et andines.

C’est un des résultats du premier sommet sud-américain des présidents (2000).

 Elle peut compter sur le financement de la Banque interaméricaine de développement (BID), de la Corporation andine de financement (CAF), du Fonds financier du bassin de la Plata (FONPLATA) et d’agences gouvernementales brésiliennes.


.Un aspect caractéristique de l’IIRSA au départ est que non seulement les leaders communautaires locaux, mais les hommes d’affaires, les dirigeants des organismes fédéraux, les membres du pouvoir judiciaire, les parlementaires et bien d’autres semblent ignorer son existence. Les décisions concernant le nouvel aménagement territorial et les projets d’infrastructure pour la région ne sont pas débattus, et encore moins avec les mouvements sociaux, les organisations non gouvernementales ou les institutions amazoniennes d’enseignement et de recherche..

 

La combinaison des investissements pour la construction de routes, voies fluviales et barrages proposées par l’IIRSA, et des investissements considérables du secteur privé pour l’extraction de ressources et l’agriculture industrielle (par exemple, celle du soja) n’aura pas seulement des effets directs sur la diversité biologique, mais des effets indirects également sur les paysans et les travailleurs agricoles.

Historiquement, les résultats ont toujours été le déplacement des populations rurales et autochtones, la migration massive et le déboisement.


 

Silvia Molina, chercheuse au Fobomade, est catégorique:

 «La plupart des routes en Bolivie n'ont pas été construites pour les populations mais pour que l'on puisse accéder aux ressources naturelles et aux matières premières pour l'exportation.»

 

En général, le financement est d'ailleurs assuré par des institutions internationales, comme la Banque mondiale ou la Banque interaméricaine de développement.

Aujourd'hui, c'est la Banque nationale de développement économique et social (BNDES) du Brésil qui finance 80% du projet de route entre Villa Tunari et San Ignacio de Moxos.

 

«Derrière le discours de développement des régions périphériques, il est surtout question de créer les conditions commerciales nécessaires aux exportations et à l'intégration économique au marché global.»

Car si la Bolivie se lance aujourd'hui dans la réalisation de mégaprojets aux impacts sociaux et environnementaux colossaux, c'est pour entrer dans la planification d'un véritable «monstre» continental:  l'IIRSA, l'Initiative pour l'intégration régionale sud-américaine.

 

Un vaste programme de construction de voies de communication et de liaisons énergétiques, en particulier dans les zones tropicales et andines.

Un cadre dans lequel les montagnes, les forêts et les marécages sont surtout des obstacles au développement, et les fleuves de simples voies de transport.

Le bassin amazonien est aujourd'hui menacé par une cinquantaine de mégaprojets estampillés IIRSA, dont certains sont en cours de réalisation: barrages, lignes électriques, ports, routes ou encore usines de conditionnement de soja ou de café.

Tout est fait pour la production et le transport rapide des marchandises, au prix de modifications profondes des paysages et des modes de vie, au prix aussi de déplacements de populations.

C'est dans la gueule de ce monstre que se trouvent pris les peuples indigènes boliviens Yuracaré, Mojeño et Chiman.

Leur territoire historique se situe sur le couloir stratégique Pérou-Bolivie-Brésil qui doit permettre l'acheminement direct de la production agricole brésilienne, principalement de soja, vers les ports de l'océan Pacifique.

 

 Pour concrétiser ce corridor interocéanique, les 300 kilomètres d'asphalte dans le parc national Isiboro Sécure s'avèrent indispensables…

 

 Pour Silvia Molina, la Bolivie «répond ainsi à la demande du capital transnational», et aux besoins en particulier de l'économie de son puissant voisin brésilien.

 

Le vice-président bolivien Alvaro García Linera croit, lui, fermement à ce développement et le défend: «Nous allons construire des routes et perforer de nouveaux puits pour industrialiser notre pays. Nous avons besoin des ressources naturelles pour assurer l'éducation, les transports, la santé de notre population.» Et de clamer: «Nous ne nous convertirons pas en gardiens de parcs pour les puissances du Nord qui vivent dans la prospérité alors que nous continuons de vivre dans la mendicité.» Le message est clair. Et reçu 5 sur 5 par les opposants à la logique extractiviste et économique de l'IIRSA.

 

«Ces projets servent à faire entrer des entreprises pétrolières et minières sur nos territoires. Ils représentent le début de la disparition des peuples autochtones».

       A PROPOS DE LA FUTURE ROUTE A TRAVERS LE TIPNIS

 

Pourquoi le premier président indigène du continent sud-américain n'écoute-t-il pas les voix qui s'élèvent de ces populations, alors que des projets routiers alternatifs existent, aux impacts sociaux et environnementaux moindres?

 

«Il y a d'autres intérêts en jeu, notamment celui des exportateurs de bois tropical, et celui des planteurs de coca, qui aujourd'hui déjà envahissent illégalement nos territoires», confie Adolfo Moye.
«Mais il y a pire encore. C'est l'entreprise brésilienne OAS qui a décroché le contrat de 415 millions de dollars pour réaliser les travaux.» La pression viendrait donc du président Lula.

 

«Comme OAS finance les campagnes électorales du Parti des travailleurs, Lula a clairement fait savoir à Evo Morales que le début des travaux ne devait pas tarder», confie un proche du gouvernement.

 Le mégacontrat décroché par OAS n'est d'ailleurs qu'un des éléments du drame amazonien.

 

«Sous prétexte de développer le nord du pays, le gouvernement désire en réalité ouvrir les portes à ceux qui veulent en exploiter les ressources naturelles. Il y a des hydrocarbures dans le sous-sol du parc», poursuit Adolfo Moye.


Selon le Forum bolivien sur l'environnement et le développement (Fobomade), la compagnie espagnole Repsol aurait même négocié avec la Bolivie en 1994 un droit d'exploitation de trente ans. Actuellement, aucune extraction n'est en cours. Mais une route d'accès aux zones pétrolifères est évidemment une priorité absolue.

 

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commentaires

J
<br /> Bonjour !<br /> Je ne suis pas sûr que nous soyons bien placés pour donner des conseils au gouvernement de la Bolivie ni au peuple bolivien.<br /> C'est quoi "être anticapitaliste" ? Un slogan ?<br /> Connaissez-vous une société anti-capitaliste qui fonctionne?<br /> C'est le développpement de la financiarisation néolibérale qui est en cause. Pas tant le capitalisme industriel.<br /> Le problème c'est notre mode de développement basé sur la CROISSANCE. La croissance est indispensable au capitalisme financier, qui nous emmène droit dans le mur.<br /> Il faut, je crois, s'atteler à la construction d'un mode de développement respectueux des BIENS COMMUNS (dont la forêt bolivienne !), une économie sociale et solidaire - qui d'ailleurs n'exclut pas<br /> le capitalisme comme mode de production.<br /> Mais on est loin du compte.<br /> À propos de "solidaire" et de la Bolivie, les Européens se sont mis à manger du quinoa "commerce équitable".<br /> Puisque vous connaissez la Bolivie vous devez savoir que l'exportation de quinoa (même "commerce équitable") de Bolivie, du Pérou et de la Colombie vers l'Europe, est une catastrophe. Au lieu de<br /> manger le quinoa (plante d'un grand intérêt nutritionnel) qu'ils produisent, les habitants de ces trois pays exportent leur "nourriture" et doivent s'acheter des denrées alimentaires dont certaines<br /> importées !<br /> Au-delà du quinoa et de la Bolivie, il me semble que si on veut réellement aider les pays comme la Bolivie, on peut essayer de convaincre un maximum de nos concitoyens que sous le prétexte de<br /> manger "bio" et mieux, il ne faut pas acheter des produits exotiques nécessaires à la nourriture des autochtones.<br /> Ce sera probablement plus efficace que de leur donner des conseils "politiques".<br /> Bonne journée !<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> Mais vous avez parfaitement raison!<br /> <br /> <br /> D'ailleurs cette compilation d'articles écrits par un journaliste suisse vivant à La Paz s'adresse à des lecteurs francophones, et je juge que les analyses de monsieur Perrin sont pertinentes,<br /> fondées, très bien documentées.<br /> <br /> <br /> Mon article était motivé par ma constatation que les déclarations de Evo Morales telles "O muere el capitalimo o muere la Madre Tierra" en avril, ou bien " sólo acabando con el capitalismo, se salvará el planeta " en juin -étaient largement reprises sans beaucoup de recul par<br /> de nombreux bloggueurs européens qui sont en train de convertir Morales en nouvelle icone de la lutte anticapitaliste (Ils se reconnaitront s'ils passent par là).<br /> <br /> <br /> Je voulais donc souligner que non, Evo Morales n'est pas l'ennemi du capitalisme qu'il prétend dans ses discours, et que la Bolivie de 2010 développe certains aspects du pire néo libéralisme du<br /> moment.<br /> <br /> <br /> Je sais parfaitement que les boliviens n'ont pas besoin de mon blog pour être conscients de cet état de fait, ne  vous inquiétez pas.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />

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  • : 2009: Avant un long voyage....pendant,après.Et aussi des gens.Plus le résultat de mes lectures de la presse bolivienne sur leur gestion particulière de l'environnement..,les mystères de la politique de la coca...+++ Et bien sûr les animaux (de là-bas ou de chez moi)
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